Colloque

 ProgColloque_7PéchésCapitaux(ter) [500 L_H]Jeudi 31 mars 2016
9h >12h30
Bibliothèque Alcazar
Salle de conférence

 

 

ENTRÉE LIBRE

 


 INTERVENANTS

Alain CHAREYRE-MÉJAN
Professeur des Universités, enseigne la Philosophie de l‘Art à la Faculté des Lettres d’Aix-en-Provence.
« Faire sans produire ou la vertueuse paresse de l’Art » 

Philippe GRANAROLO
Écrivain, Agrégé de Philosophie, Docteur d’État ès-Lettres, Professeur de Khâgne (h), Académicien du Var.
« L’orgueil du jugement »

Michel GUÉRIN
Philosophe et écrivain, professeur émérite de l’Université d’Aix-Marseille, membre honoraire de l’Institut universitaire de France.
« Art et Péchés »

Maurice-Ruben HAYOUN
Professeur des Universités.
Philosophe écrivain.
« Les sept péchés capitaux et le Décalogue : De l’universalité de la loi morale et de l’éthique »

 


 « Faire sans produire ou la vertueuse paresse de l’art »  

La vertu de l’art tient à ce que son pouvoir de modeler positivement mos émotions nous donne la force de nous défaire du péché entre tous, le scepticisme (S . Cavell). Je mettrai en évidence le paradoxe suivant lequel le pouvoir vivifiant de l’art lui vient de sa paresse. Loin d’être, avec lui, un péché capital, cette dernière lui permet au contraire de résister aux totalitarismes productivistes  (entre autres) et – dans son bénéfique « désœuvrement » – de nous assigner seulement au bonheur.

Alain CHAREYRE-MÉJAN


« L’orgueil du jugement »

Réfléchir à la notion de « faute » ou de « péché » n’exige nullement qu’on se situe à un niveau métaphysique élevé : un examen de nos paroles quotidiennes y  suffit largement. Le moindre reproche adressé à l’un de nos semblables (« Tu n’aurais pas dû … ») véhicule une foule de présupposés dont nous n’avons généralement aucune conscience. C’est à la mise en évidence de ces présupposés que sera consacré mon propos. Si mon argumentation est convaincante, chacun percevra comme évident au terme de mon discours l’immense orgueil qui inspire l’acte de juger.

Philippe GRANAROLO


« Art et Péchés »

« Il n’y a que les méchants de célèbres… » regrettait Jean-Jacques Rousseau. Le bien n’« imprime » pas, comme on dirait aujourd’hui. Pourtant, les vices ne sont-ils pas des grimaces ? Le mal ne prend-il pas le masque de la laideur et de la disgrâce, alors que la summetria (la proportion des parties entre elles par rapport au tout) a longtemps passé pour la marque irrécusable de la beauté recherchée censément par les artistes au physique comme au moral?
Or, un seul exemple vaut position du problème : qui lirait la Comédie humaine si Balzac en avait fait un catalogue des vertus et des bienséances ? On sait depuis Gide au moins que les bons sentiments font rarement une bonne littérature et que l’art moderne, de Goya à Picasso en passant par Otto Dix et jusqu’à nous, aura trouvé son inspiration profonde moins dans la forme (pacifiée) que dans la déformation. Mais celle-ci serait moins la signature plastique du péché (où le croyant voyait l’origine ineffaçable du malheur humain) que de l’angoisse, de l’incertitude et de la violence sociale et psychique qui tourmentent les modernes.

Michel GUÉRIN


« Les sept péchés capitaux et le Décalogue : De l’universalité de la loi morale et de l’éthique »

Ce sont sept façons de subir abusivement l’extrême subjectivité du moi qui voudrait exister en annihilant tous les autres êtres qui l’entourent (l’orgueil, l’envie, la paresse, etc)
Ces péchés capitaux, ainsi nommés car ils ont la source de tous nos maux, sont une parfaite illustration du passage du religieux vers l’éthique.
Ils consacrent l’universalité de la loi morale et de la règle éthique. On donnera des exemples de Kant, de Lévinas et de Rosenzweig.

Maurice Ruben HAYOUN