Présentation

20161114_170657webDans ce lieu la création contemporaine régionale, nationale et internationale se donne a voir au regardeur et s’expose a l’analyse et à la critique du philosophe, du psychanalyste, de l‘historien de l’Art. Tables rondes, lectures, performances lyriques, colloques accompagnent les expositions.
Des visites des expositions en cours sont organisées au sein de la galerie ; les artistes eux mêmes rencontrent les publics.
Hormis les expositions régulières au sein du Passage de l’Art (une exposition par mois), ce lieu a étendu son action culturelle et artistique dans la ville de Marseille et au delà de ses murs en participant à d’autres événements et surtout en créant une manifestation d’envergure : l’Art Renouvelle le Lycée, le Collège et la Ville et l’Université.
Cette manifestation se déroule dans une vingtaine de lieux, des Lycées, des collèges , des lieux dans la ville et hors la ville ;
un colloque est organisé ; un catalogue est édité ; cette manifestation avait pour objet d’ouvrir les lieux scolaires à la création contemporaine, de faire le lien avec la ville, mais aussi de rassembler des lieux scolaires situés au nord de la cité et des lieux installés dans la partie Sud de la ville ; l’Art, dépassant tous les clivages sociaux s’offrait aux regard, au plaisir et à la réflexion de populations diverses ; L’éducation du regard (un des objectifs du projet) contribuant à l’épanouissement de la sensibilité faisait son chemin. Les lieux où passe le savoir ne pouvaient rester à l’écart de la création contemporaine, l’Art forcément renouvellerait le Lycée, le collège, la Ville et l’Université.

Cette page est dédiée à François Warin Philosophe, Collectionneur et Critique d’art. François Warin a assisté à la naissance du lieu, il a participé aux nombreuses tables rondes organisées par le Passage de l’Art. J’ai choisi de poser ce très beau texte de François en préambule de la présentation de ce lieu.


TEXTE de François Warin

Nous sommes au Passage de l’Art. Passage en hébreu, c’est Pessah, le passage rédempteur de YAHWE devant les portes marquées du sang des béliers immolés .
Mais pour moi et pour nous , ce passage béni, c’est d’abord celui du passage à l’acte du passage du pâtir à l’agir, de la passion à l’action , passage qui ici , à chaque exposition tente de s’accomplir par la vertu de l’Art et de la parole (étant entendu que l’art ne saurait jamais passer que comme passe la gloire ou comme un ange passe : à la faveur du silence, après coup, par surprise).
Nous sommes dans cet antre souterrain , dans cette caverne ou cette crèche creusée dans le sous-sol des Remparts , comme Moïse lové dans la faille ou le creux du rocher qui ne pourra voir que de dos celui qui se dérobe perpétuellement à la vision.
Cette grotte ou cette caverne qui est le lieu du visible est un espace de liberté voué non à la vision hypnotique, mais à l’éducation du regard, un espace de liberté où l’on prend la parole – et par quatre fois ce soir nous la prendrons – un lieu de résistance à la consommation médiatique où l’on tente de se déprendre de la fascination sans distance, du vertige identificatoire qui sur les écrans si mal nommés finit par vous paralyser en anéantissant toute liberté .
Comme le héro Tom Cruise de Eyes wide shut possédé par ses fantasmes, nous devenons aveugles à la réalité ou comme Kubrick lui même possédé par l’imaginaire du Cinéma nous allons les yeux grands fermés .
Le Passage de l’Art cherche au contraire modestement à construire un espace critique de liberté, cherche à développer une stratégie qui éduque les regards , qui fait place aux regardeurs et qui leur donne la parole.

François Warin, extrait du texte « Délivrance « . ( Intervention au Passage de l‘Art en 2004 )